Depuis notre enfance, on nous répète de manger 5 fruits et légumes par jours. Mais est-ce vraiment possible toute l’année ? Peut-on y parvenir uniquement avec des fruits ?

Un peu d'histoire :
Autrefois les château, domaine, monastère avait leur jardin d’apparat mais pas seulement. Caché au fond des jardins on pouvait découvrir un jardin potager et un verger. Leur rôle principal ? Assurer une production de fruits et légumes toute l’année pour nourrir les membres du domaine. A une époque où les supermarchés n’existaient pas encore, il était essentiel d’anticiper les récoltes et de préserver les aliments.

Mais alors, comment faisaient-ils pour avoir des fruits en toute saison ? Étaient-ils impactés par les variations climatiques, entre pluies abondantes et fortes chaleurs ? L’orientation des arbres jouait-elle un rôle déterminant ?
On retrouve ce types de jardin aux potagers du roi à Versailles / Château de la Motte Tilly et de nombreux monastère.

Un calendrier alimentaire bien construit :
Sur 350 variétés disponibles, il est possible de créer un calendrier alimentaire. Certains fruits se conservent ou se transforment, permettant ainsi de ressortir les recettes de nos grands-mères ! Un verger bien conçu rassemble différentes espèces pour offrir une diversité de saveurs tout au long de l’année. Par exemple, les cerises et bigarreaux ouvrent le bal de fin mai à juillet, suivis des poires, pommes et pruniers. De juillet à début septembre, quelques abricotiers et pêchers viennent compléter l’offre.

Les mois estivaux apportent également des couleurs vives avec les petits fruits rouges (framboises, groseilles, cassis), qui se récoltent jusqu’à septembre. En septembre/octobre, c’est la saison des fruits, avec l’apparition des noisetiers et cognassiers, en plus des pommes, poires et pruniers. Pour finir l’année, des variétés à longue conservation se cueillent avant les gelées et se conservent en cave, permettant de prolonger les plaisirs gustatifs jusqu’au printemps.

Nous avons beaucoup à apprendre du passée :
Oui, nos ancêtres étaient impactés par les intempéries, tout comme nous aujourd’hui. Mais ils faisaient preuve d’une grande intelligence pour s’en protéger. En effet, les potagers étaient souvent entourés de murs afin de couper le vent et de réfléchir le soleil à des moments bien précis de la journée, créant ainsi de petits écosystèmes spécifiques. En période de chaleur, ils disposaient de grands réservoirs d’eau de pluie ce qui leur permettait d’arroser les plantes lorsque cela était nécessaire.

L’emplacement des arbres :
Bien aménager son verger permet de préserver ses arbres plus longtemps. Nous savons déjà que certaines espèces sont plus sensibles au réchauffement climatique, tandis que d’autres apprécient la chaleur croissante, mais nécessitent une protection contre des vents forts qui deviennent de plus en plus fréquents.
L’espèce la moins sensible au réchauffement climatique est le pommier, qui s’adapte assez facilement à tout type de jardin. Toutefois, une humidité excessive du sol est un véritable fléau pour l’ensemble des arbres fruitiers. Il est donc préférable d’avoir un sol bien drainé.

Les poiriers, en revanche, sont parmi les plus affectés par le réchauffement climatique. Mais ne vous inquiétez pas, ils ont toujours leur place dans nos jardins ! Pour qu’ils s’épanouissent, il est conseillé de les exposer au soleil le matin tout en les protégeant des fortes chaleurs de l’après-midi. À l’inverse, les abricotiers et les pêchers profitent pleinement de l’augmentation des températures, mais ils nécessitent une protection contre les vents dominants.
En s’inspirant du passé et en apprenant à écouter la nature, nous pouvons créer des vergers durables et productifs. En prenant soin des arbres et de leur environnement, nous leur permettons de nous offrir le meilleur d’eux-mêmes. Cultiver en harmonie avec la nature, c’est la clé pour
manger sainement toute l’année et préserver notre avenir.